top of page
Rechercher

Mon quartier

  • Mélanie
  • 7 sept. 2015
  • 2 min de lecture

Paris, Juin 2015

Libre ? je ne sais pas. Je ne crois pas. Elle prend une telle place dans ma vie ! je m’inquiète pour elle toute la journée. Seule la nuit, je suis serein ; quand je suis blottie contre elle, que je sens les mouvements de son corps, les battements de son cœur.

Mais cette liberté je ne la vis pas comme acquise. On peut à tout moment être séparés de ceux qu’on aime. Pour moi, le bonheur c’est ce que je vis maintenant. Je passe devant la fenêtre de Biscuit, avec sa bouille de gros méchant qui aboie contre moi par habitude mais sans conviction aucune. Laissons- le retourner à sa sieste !


D’ici je vois l’épicier Saïd, avec son large sourire que rien n’obscure. Il connait tous les habitants du quartier et tous le connaissent. Bien sûr il n y a pas foule dans son magasin comme au supermarché du coin mais quoique vous lui demandiez à Saïd, il vous le trouvera faisant appel à son indéniable sens du rangement. Et puis Saïd je le croise souvent parce qu’il passe dans l’immeuble pour rendre visite à nos voisines bien trop âgées pour porter leurs courses. J’entends lors de mes vigies leurs éclats de rire qui transpercent les murs.


Il fait doux ce matin, le soleil me caresse et les trottoirs semblent gorgés d’eau à cause de l’orage cette nuit. Je me demande ce qu’elle fait … elle avait l’air pressé …

Pourtant comme souvent, je me suis glissée sur le lit, la porte de la salle de bains entrouverte, me permettant de la contempler. Ses cheveux longs et roux qui ornent ses épaules blanches alors qu’elle s’habille pour mieux s’éloigner de moi.


Elle n’oublie jamais de me dire que je suis beau, que je suis l’homme de sa vie et de laisser filer ses mains sur mon corps qui se dresse à leur contact. Certains diraient que nos matins se ressemblent, que notre vie n’est que monotonie mais ce sont tous les jours des nouveau moments de bonheur.


Je la vois se glisser dans ses collants opaques et se hisser sur ses talons pour fermer doucement la porte derrière elle sans oublier de m’envoyer un baiser. Et je reste là quelques instants sur le lit aux côtés de sa nuisette en dentelle qu’elle enfilera ce soir.


En attendant, ma journée commence par un bâillement, le premier d’une longue série, je me connais ! Je ne suis pas très énergique, j’ai été joueur mais je ne le suis plus beaucoup. Parfois, l’envie me prend de faire passer entre mes pattes velues l’objet qui tintinnabule et cela nous amuse tous les deux.


Mais pour l’instant je me réveille doucement, étirant mon corps de tout son long, sentant chacun de mes membres reprendre contact avec la terre ferme.

Je ne pars jamais bien loin de la maison, j’observe, je vais voir les copains, parfois mon instinct de chasseur se réveille mais ce que j’aime le plus c’est voir sans être vu.


Si j’avais ce don de l’’écriture que j’envie à mes amis bipèdes, j’aurais mille et une histoires à raconter.


Mais commençons par la plus belle, la plus secrète, la plus intime.


 
 
 
Featured Review
Tag Cloud

© 2023 by The Book Lover. Proudly created with Wix.com

  • Facebook B&W
  • Twitter B&W
  • Google+ B&W
bottom of page