Oups !

Je suis sur la route des vacances. Enfin …. Enfin…. Enfin …. Les vacances ! Ah quel bonheur ! Je suis partie à six heures du matin de Paris en laissant sur ma table de cuisine la lettre d’Emma que j’ai trouvée au courrier hier. J’ai hâte de la retrouver et de la tenir dans mes bras.

Sur le siège passager, mon gros matou d’amour dort paisiblement dans sa cage. Les petits médicaments du vétérinaire pour calmer les ardeurs de Yasuke lors des voyages sont particulièrement efficaces. Il suffit d’en mettre un petit comprimé dans sa pâté le matin pour qu’il s’endorme paisiblement pour une bonne partie du voyage.

Plus de six cent kilomètres d’avalés déjà pour ma petite voiture fétiche, ma Fiat 500 CC. Je rejoins l’A61 qui va nous conduire directement vers Narbonne et Vinassan. Il est bientôt 15 heures et je commence à avoir un petit creux. Je vais m’arrêter sur une aire d’autoroute, sur celle du Frontonnais.

Voici une aire d’autoroute banale avec son aire de pique-nique, son petit supermarché Vival et ses sandwichs jambon beurre ou comme on dit parisien à 5 euros et nouveauté son Quick pour les plus gourmands. Après la pause pipi, la pause casse-croute s’impose. En ce jour de grand départ en vacances il n y a pas beaucoup de place dehors pour déjeuner et il y a foule au restaurant l’Arche pour manger des frites et un steak haché. Je me laisse donc tenter par un petit sandwich triangle, un mamie nova gourmand au chocolat, un petit paquet de chips gout barbecue et un paquet de Haribo pour tenir la fin de la route. 20,15 euros ….. Bon on va se dire que c’est les vacances ! Mais comment font les familles ?!

Je reviens rapidement au plus près de la voiture pour ne pas laisser Yasuke tout seul. Il a beau être calme depuis le départ, je préfère qu’il soit rassuré. Je m’assois donc dans ma voiture porte ouvert sur le siège arrière pour m’installer pour le déjeuner. Je suis en train de racler le fond de mon pot de yaourt quand soudain un homme costume cravate, la trentaine, se gare derrière moi, bloquant ainsi ma voiture pour que je puisse désormais reculer. Devant moi, les tables de pique-nique en béton ce que ma Fiat 500 n’aimerait pas beaucoup.

Je me lève près de ma voiture et lui dis qu’il ne peut stationner ici. Il me répond qu’il en a pour cinq minutes et qu’il n y a pas de place ailleurs. Je lui réaffirme l’injonction de partir car je ne pourrais pas sortir. Je n’insiste pas ne voulant pas perdre mon calme et je lui dis « je vous donne cinq minutes ! Après je la fais déplacer par les flics ! » D’un sourire pédant, il se retourne et me répond « Allez Mam’zelle moi je bosse et vous vous partez en vacances vous faire dorer votre petit cul comme tous ces cons d’étrangers alors vous avez tout votre temps non ? ». Là encore, je ne réponds pas et attends.

Il mettra dix-huit minutes avant de revenir. C’est dommage il aurait dû mettre moins de temps, il aurait agonisé moins longtemps dans mes bras le moment venu….. Dès qu’il est remonté dans sa voiture de fonction, floquée au nom de sa boite de photocopieurs, j’ai su que j’écrirai bientôt dans mon carnet nos derniers moments ensemble ; enfin surtout ses derniers moments à lui !

J’ai noté sa plaque d’immatriculation et le numéro vert du service client qui orne la vitre arrière ….. Profitons des vacances maintenant !