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Week end ... non pas à Rome !

  • Mélanie
  • 4 oct. 2015
  • 5 min de lecture

Je vérifie que je n’ai pas oublié ma guêpière et mes talons-aiguille et je reprends la route. Il fait toujours aussi beau. Barcelone est à trois heures de route et en ce vendredi matin il n y a pas encore trop de monde. J’ai laissé Yasuke chez papa et maman et remonte le prendre dimanche soir. Il ne devrait pas manquer de câlins en mon absence. En attendant je vais profiter de quelques jours de repos dans la capitale catalane.

Axel est mon premier grand amour et surement le dernier aux vues de ce qui va se passer bientôt. Après que j’ai rompu avec lui à la fin de quatrième année, l’an dernier, il est parti s’installer à Barcelone pour y faire sa dernière année, dans le cadre d’un programme d’échanges.

Il n’a pas eu de mal à vendre son dossier. Déjà les hommes couturiers sont très recherchés dans le milieu et en plus Axel est particulièrement talentueux. C’est aussi comme ça qu’il m’a charmée à l’époque.

Je lui avais tapé dans l’œil mais moi je ne l’avais pas remarqué. Pendant un cours de dessin, il m’avait déposé, sur la table de mon atelier, un dessin qui me représentait portant une robe du 19ème siècle telle Emma Bovary. J’avais raconté précédemment à la bibliothèque de l’école combien j’étais inspirée dans mes créations par le romantisme de ma campagne normande et. Et là dans ce dessin je me voyais comme transportée dans le village fictif de Yonville, imaginé par Flaubert. Cela m’avait beaucoup touchée et il faut le dire m’avait fait totalement craqué pour le bel Axel. Ce dessin trône aujourd’hui, encadré, au-dessus de mon lit, tel le souvenir de la naissance d’une passion amoureuse.

Axel a un côté romantique qui me plait énormément. Certains pourraient le juger quelque peu efféminé mais je sais pour ma part que cela n’est pas vrai, et notamment dans les moments les plus intimes.

On a rendez-vous au Starbucks place de l’université en plein cœur de Barcelone. Café toujours aussi chez mais onctueux à souhait. Et le canapé moelleux incite les clients à rester plus longtemps. J’avoue attendre Axel avec un peu d’appréhension. Je sais que je n’aurais pas dû accepter de venir. Ça va nous faire du mal à tous les deux. Enfin après …avant on va se faire du bien.

Ca fait presque huit mois que je n’ai pas connu une vraie nuit d’amour. Une nuit qui ne soit pas une scène de théâtre où je ne vais pas feindre mes gestes, mes sourires et mes soupirs de plaisir. Avec les clients, il faut juste leur donner ce qu’ils veulent et jouer un rôle. Ils payent pour ça d’ailleurs. Ils payent pour passer une nuit qu’ils ne peuvent pas vivre avec leur femme ou leur maitresse. Eux aussi veulent vivre une scène de théâtre qui n’existe pas dans leur vie souvent sans saveur.

Une heure plus tard, Axel me rejoint. Il est habillé d’un costume trois pièces, avec petit gilet gris fermé par des boutons qui donne à sa silhouette une allure très classe. Il est d’une élégance rare qui me plait énormément. Il a l’air heureux de me voir et m’embrasse au coin des lèvres comme ferait de vieux amants.

On ne s’attarde pas au Starbucks et filons vers la rambla afin d’aller vers notre endroit préféré situé dans le vieux port. Je suis venue deux fois déjà à Barcelone, toujours avec Axel. Quand on était ensemble, il m’avait offert un week end romantique ici. On avait dîné sur une nappe en dentelle au bord de la plage, un verre de Pomerol à la main. Et la deuxième fois pour son emménagement ici et notre rupture effective. On a toujours su, je crois, que l’on se retrouverait un jour. On s’envoie quelques sms tous les mois pour prendre des nouvelles et ne pas s’oublier.

Ce soir Axel a prévu une soirée qui ne nous obligera pas à parler tous les deux. On va danser dans la plus grosse boite de Barceline, le Catwalk. Ce soir le DJ Zabaleta se produit et ça devrait être de la folie.

En attendant, le calme règne sur les bords du vieux port. Les touristes sont nombreux à Barcelone mais les connaisseurs savent dénicher ces endroits paisibles. On est assis face aux nombreux bateaux de pêche, aux couleurs bariolés. Axel me raconte qu’il est très heureux d’avoir osé partir pour cette dernière année à l’IFM à Barcelone, et qu’il rentre juste en décembre pour la cérémonie de diplômes.

Mais il souhaite continuer à faire carrière ici car selon lui, Barcelone est une ville qui laisse la place aux jeunes créateurs, sans qu’il n y’ ait encore trop de carcans et de cercle privé comme à Paris. Il a fait un stage chez Balenciaga et aimerait beaucoup se faire embaucher chez eux.

Axel est un spécialiste des chaussures. Il a beaucoup de talent pour dessiner de très beaux modèles qu’ils soient pour hommes ou femmes. Il a tout particulièrement le gout des matières et confectionne le cuir avec une habileté extrême. Il a enrichi son dossier à l’IFM quand l’année dernière une de ses créations a été portée pendant le défilé Dior avec la robe de mariée finale. Il avait gagné le concours des meilleurs chausseurs de Paris, catégorie « jeunes pousses » et avait dessiné des escarpins blancs poudrés, ornés de perles et de rubans de soie. Il n’a eu aucun mal à faire valoir son dossier juste après pour partir où il le souhaitait. Et il sera sans doute un créateur reconnu par ses pairs dans quelques années.

Vers 19 heures, on est arrivés chez lui. Il me propose presque chastement de dormir sur le canapé-lit et de me laisser sa chambre. Bien sûr, j’accepte espérant vraiment qu’on partage les mêmes draps.

Depuis quatre heures qu’on est ensemble, la tension sexuelle est à son comble et il suffit qu’on soit dans sa cuisine et que je me mette sur la pointe des pieds pour attraper le sucre en haut du placard pour que sans un mot Axel vienne se coller contre moi. Le lave-vaisselle sera notre premier lieu d’union pour ce weekend. Axel vient derrière moi et je sens ses mains monter lentement vers mes cuisses et mes fesses. Il n’y a aucune résistance de ma part et je me penche sur le dessus froid de l’appareil ménager qui me fait vite pointer les seins, libres sous ma robe légère. Je ne suis vêtue que de cette dernière et d’un tanga qui restent une armure bien fragile face au corps svelte mais musclé de mon amant du moment. Il me relève doucement passant ses mains sous mes seins pour me prendre doucement mais fermement avec nos deux bouches qui s’embrassent et s’embrasent.

Pas un mot, que des mains qui s’effleurent, des gémissements intenses et une intensité tout juste bestiale comme j’aime. Je sens son souffle sur mes épaules, dans mon cou ; je sens son sexe en moi et je suis folle de désir, folle de son corps et de ses mains. Il sait que j’aime ces moments de sexe furtif pour que nos deux corps se redécouvrent et s’apprivoisent de nouveau.

Dix minutes plus tard sous la douche, seule, je pense à cette nuit ou au petit matin, quand, habillée d’une de mes guêpières et de mes porte-jarretelles, il me déchaussera de mes talons-aiguille et j’espère que comme avant il m’attachera avec des rubans au lit.

Nous n’avons pas attendu qu’une femme frustrée écrive 50 nuances de Grey pour vivre une sexualité débridée et sans complexe où se faire mal n’est pas romancée par E.L.James mais bien réel et où les lanières de cuir savent claquer sur des corps incandescents.


 
 
 
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